Le théâtre d’Orange ouvre ses portes le 30 décembre 1885. A son premier architecte, André-Jean Boudoy, ancien collaborateur de Charles Garnier, succède un architecte de Montpellier, Léopold Carlier. Réquisitionné par les autorités allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale, puis transformé en salle de réunion, il est restructuré en 1981 et reste désormais affecté à diverses manifestations. Les façades et les toitures du théâtre sont protégées au titre des Monuments Historiques depuis 1975.
Le bâtiment s’inscrit dans le style éclectique en vogue à la fin du 19ème siècle, mêlant des éléments néoclassiques et d’autres d’inspiration plus baroque. Il se compose d’un corps principal précédé d’un perron et flanqué de deux ailes en retrait. Le rez-de-chaussée est rythmé par trois travées, marquées par des colonnes semi-engagées aux chapiteaux toscans. Ces derniers supportent une frise et une corniche, agrémentée dans les angles de pommes de pin et de grands pots à feu. Le premier niveau présente un rythme similaire : trois ouvertures surmontées de baies thermales et séparées par des pilastres d’ordre toscan, précédées d’une balustrade de pierre. Enfin, des modillons annoncent le toit à la Mansart recouvert d’ardoises ; celui-ci, flanqué à ses extrémités de deux masques en acrotères, expose en son centre un fronton brisé ornementé.
Zoom sur … les statues du théâtre.
Trois bustes sont installés dans les oculi qui surmontent les portes d’entrées. Chaque figure correspond à un genre théâtral : Corneille (1606-1684) pour la tragédie, Molière (1622-1673) pour la comédie et Félicien David (1810-1876) pour l’opéra (ce dernier remplaça le buste de Racine, prévu à l’origine, afin que soit également représenté le genre musical).